Extrait du roman « NOE »
de Menis KOUMADAREAS 2003
Editions KEDROS
…Depuis les murs de brouillard, depuis les énormes vagues et la catastrophe, une cité émerge. Une petite île , une vie sans nuages. Dans ce lieu, le soleil est un bouton sur lequel les habitants appuient pour qu’il fasse jour ou nuit, selon leur humeur. Avec un autre bouton, ils règlent les saisons selon leurs envies. Il n’y a pas de d’entreprise d’électricité, les habitants ont leur lumière et il n’y a pas de téléphones non plus. Les lumières dans les rues sont des étoiles qui n’existent plus.Les hommes marchent au dessus du sol, une chose qui leur permet de ne pas rester collés dans des choses pareils.
Ils parlent la même langue sans règles sèches de grammaire et une syntaxe inflexible, qui, tandis que quelqu’un s’attendrait à une langue de la télévision, leur permet, au contraire, d’être plus instinctifs et de s’exprimer avec charme, imagination et avec une exactitude incroyable. D’ailleurs il n’y a ni télévision – l’un apprend les nouvelles de l’autre – ni voitures, donc il n’y a ni accidents de voitures ni meurtres. Leur vie est jouée par eux-mêmes et ainsi il n’y a ni théâtre ni acteurs. Il n’y a pas de monnaie non plus. Les biens sont estimés selon la chaleur de la poignée de main des habitants. Les poètes écrivent leurs meilleurs vers dans leur sommeil. Peu de livres sont édités et il y en a encore moins qui sont distribués. Leur bilan s’effectue automatiquement par les lecteurs, sans la médiation des présentateurs de livres, des critiques ou des journalistes, tandis que les écrivains sont soumis à un contrôle régulier de talent pour leurs livres sans discordes, « coups de couteaux » entre collègues et autres caractéristiques intellectuels. Un journal est distribué, et celui-ci, ne publie que des naissances, des funérailles et autres sujets vitaux d’un intérêt commun.
Les habitants de cette île sont nourris par des pousses d’arbre qui sont riches en vitamines et oligoéléments. La viande est une espèce inconnue, comme les fast-foods aussi. Ils mangent des poissons qui viennent tous seuls pour s’allonger sur les poêles et les grilles. Ils boivent de l’eau d’une fontaine à la place centrale où l’eau les aident à digérer et à être sereins, et non l’eau des lacs ou de l’eau en bouteille. Un proverbe sur la fontaine dit: « Fais hier ce que tu as à faire pour demain »……….
Traduction : Michail NIKOLOUZOS
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