L’auteur : Michèle Angelvi, a publié cet été son premier roman « J’ai rêvé la nuit bleue » qui se situe en Grèce, dans le Péloponnèse.
Après une licence de Lettres à Bordeaux III, elle a obtenu une bourse de recherche à Athènes (en littérature comparée) pour une maîtrise (sur Séféris), puis un doctorat (sur Elytis). Elle y a finalement vécu vingt ans et traduit des livres (du grec vers le français).
Elle vit désormais à Arcachon. contact@galazio.fr
« Il était quatre heures du matin. Je venais d’être réveillé par une intense douleur. De violentes contractions m’arrachèrent définitivement au sommeil. Je cherchai à tâtons le verre d’eau et les comprimés sur la table de chevet. Je me redressai sur mon séant, puis m’adossai au mur. Je restai ainsi immobile, les yeux clos, respirant avec peine.
Lorsque les spasmes s’atténuèrent, je rouvris les yeux et regardai autour de moi. M’accoutumant peu à peu à la pénombre, je distinguai de plus en plus nettement le contour des objets, puis reconnus ma nouvelle chambre. Je me levai lentement et me dirigeai vers le balcon, où je me laissai choir, épuisé, dans un fauteuil. La nuit était silencieuse. La lune éclairait la mer de son pâle reflet argenté.
Il y avait presque deux jours que j’étais arrivé à Méthoni, à l’extrême sud-ouest du Péloponnèse. Comme les crises se faisaient de plus en plus fréquentes, mon médecin m’avait conseillé le repos et le grand air. Mon ami Marco m’avait alors proposé de me prêter sa villa au bord de la mer : « Tu verras, m’avait-il dit, là-bas, tu auras l’impression d’être au bout du monde. »
J’avais quitté Rome sans plus tarder et après avoir traversé l’Italie, avais pris le bateau à Brindisi. Le lendemain, j’avais débarqué en Grèce, puis avais longé la côte occidentale du Péloponnèse jusqu’à Méthoni.
Je contemplais la baie qui s’étendait devant moi. Les îles, au large, se devinaient à peine dans l’obscurité. La nuit était encore douce pour la saison, car c’était déjà l’automne. »
Article mis en ligne par Michael Nikolouzos
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