« L’attaque des chiens»

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Extrait de l’oeuvre en prose « L’attaque des chiens» (Du recueil « Le Sarcophage »)

de Georges IOANNOU

Editions KEDROS

           « …Soulagé, je restais debout sur la terrasse, le plus longtemps que je pouvais, pour apprécier la nuit et pour que ma chambre s’aère de l’odeur de cigarette et de gaz. Je regardais le ciel, les étoiles et la lune. Pendant le printemps, j’entendais les rossignols et les grenouilles. Je devinais le temps du lendemain par rapport au ton de leur voix. C’était de belles nuits inoubliables et pas du tout solitaires. Je n’imaginais même pas ce que faisaient les gens de mon âge à cette heure-ci. Je rigolais quand je me souvenais du bidet rigolo que la plupart de gens ont maintenant dans leurs maisons. Plus loin, je distinguais une bande brillante. Athitos et sa mer douce. Le roi de Sparte Agicipole, qui fut mort ici. Xénophon raconte que ses compatriotes l’avaient enfermé dans une jarre pleine de miel, pour qu’ils le transportent à son pays intact, où il serait honoré d’une façon méritée. L’énorme jarre devrait être fabriquée à Athitos avec un fond aiguisé pour qu’il soit bien fixe sur le bateau. Le miel devrait être de la région certainement. Ce lui fut un cercueil unique. Je crois qu’il n’y a pas de chose plus pure et plus sainte que le miel. Les Grecs furent heureux car ils ne connaissaient pas le sucre. Le miel et la cire avaient les plus belles odeurs. J’avais un gros pot de miel à la maison, et je le sentais plutôt que le mangeais. Quand la mesure était comble, j’y mettais ma tête dedans et je respirais fort, jusqu’au point d’avoir la tête qui tourne. J’ai toujours du cierge et de l’ encens de la Sainte Montagne Saint que j’allume, quand je veux être réconforté. Ainsi, j’avais la réputation aux villages que j’étais religieux. Quand je déshabille amoureusement un corps merveilleux, je me mets à genoux, je pleure et je prie, en embrassant tout avec dévotion. Je ne me rends pas compte de l’impression ridicule que je laisse peut-être. En ce moment, le cierge brille et l’encensement baisse encore plus la lumière, en rendant l’ambiance plus dense.

 

         Mais pour apprécier toutes ces joies de base, il fallait ruiner une partie précieuse de ma vie, en se battant tout seul, avec tous les chiens et la désagrégation de la société… »

 

Traduction: Michail NIKOLOUZOS

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Publié dans α / Littérature / Textes Λογοτεχνία / Κείμενα

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